Sans titre


L'homme marchait tranquillement dans les rues de Florence. Il ne semblait pas chercher quelque chose en particulier, si ce n'est la tranquillité de Florence endormie. L'homme était plutôt costaud, et trapu. Il portait une longue tunique verte, brodée d'or.

Ses cheveux étaient noirs, et ses yeux durs marron. Il portait de grandes sandales noires, qui faisaient résonner ses pas sur la rue pavée. Ses mains étaient ornées de bagues plus luxueuses les unes que les autres. L'une d'elles portait le sceau du Sénat Impérial.

Il tourna dans une petite ruelle. Il arrivait dans le plus beau quartier de Florence, mais aussi le plus tortueux. Les maisons se rejoignaient au-dessus de sa tête en un étroit couloir.

Des femmes en tenues légères l'interpellèrent. Il n'y prêta pas attention, et continua sa route. Il était marié, et sa femme le satisfaisait pleinement. En débouchant de la ruelle, il heurta par accident une jeune demoiselle.

« Excusez-moi! » bredouilla-t-il. Puis, s'apercevant que la jeune fille avait fait échapper les vêtements qu'elle portait, il s'empressa de les ramasser. « Je suis si maladroit » s'excusa-t-il.

« Vous êtes pardonné. Ça n'a aucune importance. Pour vous montrer que je ne suis pas rancunière, je vous invite à boire chez moi! » dit-elle en fixant ses yeux verts dans ceux du sénateur. Celui-ci n'arrivait plus à détacher ses yeux de la jeune femme.

« Je m'appelle Laurence di Bocaccio. Et vous?

- Je suis Julio Moriano, sénateur de notre Empire.

- Un sénateur? Enchantée! »

Ils arrivèrent chez Laurence.

« Asseyez-vous; je reviens! » lança-t-elle en passant la porte.

Julio se coucha sur l'une des deux banquettes de la salle.

Laurence revint, avec un pichet de vin et deux verres. Elle servit Julio puis elle, et ils burent en silence. Laurence se leva, et s'approcha de Julio. Elle était vêtue d'une tunique bleu nuit qui laissait deviner ses formes. Ses cheveux noirs étaient retenus en chignon par une pique en bois. Ses yeux verts luisaient dans la pénombre de la salle. Sans savoir pourquoi, Julio se sentit attiré par cette créature qu'il connaissait à peine. Il n'avait que peu d'intérêt pour les femmes mais il ne pouvait chasser celle-ci de ses pensées.

« Il est temps de passer aux choses sérieuses » dit-elle en se penchant vers Julio. « Je ne vous ai pas fait venir pour discuter... »

Julio voulut l'enlacer, mais s'aperçut qu'il n'était plus maître de ses gestes.

« Mais que... » essaya-t-il d'articuler.

Les crocs de Laurence se plantèrent dans son cou.

« Mais vous êtes folle! »

Laurence desserra son étreinte, s'essuya la bouche et répondit:

« Bien plus que vous ne le pensez, mon ami, bien plus... » Et elle éclata de rire, redoublant la peur de sa pauvre victime.

----------

Le lendemain, une place était vacante au Sénat, et Julio Moriano était porté disparu.

Valentino Boccelli
(20 mai 2000)

Laura@Espezon.org

Cette page est hébergée par France Teaser.
Retour à ma page sur la science-fiction.
Retour à ma page principale.
Dernière modification: 21 mai 2000.